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Réminiscence
Tout d’abord je tiens à remercier la nature et les milliers de senteurs qui se rattachent à
elle.
Les fragrances ont le pouvoir de préciser le subconscient, d’exacerber nos sens.
Les odeurs nous font voyager dans le passé, notre mémoire ressuscite d’anciennes douleurs et
d’anciens moments merveilleux. Grace aux fragrances, le passé renait encore plus intense,
plus profond. Ainsi...
Comment pourrais-je oublier la créosote de mes 12 mois, badigeonnée sur les poteaux en bois
des chemins de fer de notre Provence dont j’enjambais les traverses dans les bras de ma mère.
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Ce goudron de houille épais et huileux diffusant une odeur merveilleuse qui, mêlé à la
senteur de la sève sucrée des pins parasols chauffant sous le soleil estival allaient annoncer l’odeur de la vaste bleue, la mer méditerranée, scintillante et joyeuse.....la minéralité et la salinité des galets plats et chauds, la joie de la bergamote dans les huiles bronzantes …tout avait une odeur, de la fougassette à la fleur d’oranger aux notes cireuse, sucrée, poudrée et verte aux poissons dans l’eau.
Comment oublier ce fenouil sauvage ,si anisé, que je froissais à 2 ans dans mes petites mains avant de le donner à notre lièvre gourmand....Cette lavande éclatante que je cueillais pour la placer dans nos armoires...Ce genet à la facette miellée, cette rose poivrée et ce mimosa si réconfortant et solaire, tous si précieux pour moi et pour tant de personnes. Tant de souvenirs, pourtant si jeune ....
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Comment oublier cette fougère que ma mère nous offrait, à mon frère et à moi, pour les jours de fête! Il fallait être parfumé chez nous, le matin et le soir....et verser quelques gouttes sur les
tommettes et le lit n’était pas interdit !
Comment oublier les couleurs ocres , les senteurs de cuir si prenantes et envoutantes, les odeurs d’ épices et les effluves si chaudes et animales de la fourrure du chameau sur lequel je m’accrochais solidement à 4 ans … lors d’un voyage à Marrakech.
Comment plus tard, pourrais-je oublier l’atelier d’un ami parfumeur…J’avais 11 ans lorsque celui-ci me présentait certaines matières naturelles brutes qui allaient me fasciner...Bien rangées sur des étagères en verre, des petits flacons transparents annonçant le musc, l’ambre, le patchouly, la vanille , et bien d’autres...
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Comment d’un cailloux (en fait, une résinoïde ) pouvions nous faire du parfum....cela devait être de la magie....Un parfumeur était donc un magicien, c’est sur !!!! Des matières premières, je découvris à ses cotés, les compositions parfumées, de l’encens à la rose qui allaient remplir notre mas provençal.
Tous les soirs, en revenant de mes cours et parfois même tôt le matin, j’allais humer ces effluves incroyables.....parfois même je déposais sur mon cou quelques gouttes d’un de ces parfums avant d’aller au collège. Comme pour ne pas oublier que le plus important pour moi
c’était le parfum des fleurs....au moins, avec lui, même en plein cours je pouvais me retrouver dans des champs de rose, de lavande, de jasmin....de fleurs, de plantes et d’arbres extraordinaires…. faire mon école buissonnière.
Evidemment, comme tous ces parfums étaient magiques, ils allaient toucher le cœur de mes camarades qui désiraient les acquérir....
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Ainsi débuta ma carrière de commerciale ...A 11 ans j’allais réunir dans un coin de la cour du collège mes camarades qui allaient m’écouter parler du parfum, comme je le ressentais. Ils étaient heureux, les étoiles dans leurs yeux ne mentaient pas....J’avais les mêmes dans moncœur. J’aimais les voir tous heureux....Les senteurs apportaient donc du bonheur....J’avais donc décidé de composer mes propres parfums pour rendre mes camarades encore plus heureux. Avec mon argent durement gagné à frotter les sols de notre maison J’allais acheter mes propres matières premières dans les rues de Grasse emplies des effluves des usines alentours et faisais mes petits assemblages en comptant chaque goutte.
Dès lors, les senteurs allaient donc me porter tout au long de ma vie autant que j’allais les porter… »
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